La fée Clotilde

Abandon

Lors d’une sortie photo, un chalet abandonné entouré de cagettes jetées là, en vrac, a attiré mon attention; moi qui aime travailler, en photo, autour de la matière, j’ai vu dans ces cagettes un sujet inspirant.

Et m’est venue la pensée que le spectacle un peu triste que j’avais sous les yeux pourrait bien être la métaphore de nos abandons intérieurs.

Car que fait-on de nos colères, nos tristesses, nos pensées toxiques?
De nos peurs?
Que fait-on de la culpabilité qui s’invite en nous plus fréquemment qu’on ne le souhaiterait?

Que fait-on de toutes ces émotions négatives si ce n’est le plus souvent les abandonner à leur sort comme le furent ces cagettes, sujet de mes photos? Ou plutôt nous abandonner à leur sort?

Nul doute qu’elles se comportent comme des mauvaises herbes quand on les laisse envahir le jardin, compromettant la récolte de légumes et de fruits savoureux;

Nul doute qu’elles peuvent même devenir comme des ronces dont on se tiendra éloigné de peur qu’elles nous griffent, nous blessent voire nous immobilisent;

Et quand consacrons-nous du temps à faire fructifier nos désirs, de nos aspirations les plus profondes?

Le plus souvent, nous nous abandonnons et nous nous étonnons d’être triste, déprimé, sans élan…

Mais qui pourrait avancer avec légèreté dans un jardin envahi de ronces et de hautes herbes de toutes sortes, dans un jardin qu’aucun jardinier n’aurait entretenu?

Nous n’avons pas d’autre choix que d’être les jardiniers de notre monde intérieur pour enfin y accueillir notre âme…

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