La fée Clotilde

Le passage

La fillette pose avec attention la pointe d’un pied sur une pierre affleurante.

Elle a bien compris que son équilibre sera précaire, qu’il lui faudra donc sauter légèrement mais sans hésitation aucune de pierre en pierre.

Elle est prête.

Elle s’élance.

À chaque pas, des gouttelettes irisées par le soleil d’été jaillissent; le murmure de l’eau accompagne sa course telle une mélodie cristalline que joueraient des flûtes facétieuses.

Pour qui l’observe de loin, la fillette semble danser, aérienne, les bras souplement projetés à l’horizontale.

Elle, sa peur de tomber l’a quittée, laissant place à la joie de se sentir aussi légère qu’une plume dans le vent.

La temps semble s’être suspendu.

La traversée est devenue passage, passage de la peur à la joie, passage d’un monde à l’autre et quand elle posera son pied sur la rive opposée, elle aura vécu un merveilleux voyage!